samedi 6 avril 2013

Corée du nord: un espion sud-coréen avait tout prévu... jusqu'à présent


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Corée du nord: un espion sud-coréen avait tout prévu... jusqu'à présent
[L'Expresse] Dans un article publié il y a quelques semaines dans un quotidien de Séoul, un agent du renseignement de Corée du sud avait correctement prédit l'enchaînement des événements sur la péninsule. S'il dit vrai, les jours à venir sont effrayants. 

Corée du Nord- Un agent des services de renseignement de la Corée du sud avait prédit il y a quelques semaines l'enchainement des déclarations chaque jour plus menaçantes de Pyongyang. Il envisageait même plausible un "attentat terroriste contre un édifice public dans le Sud".



Les déclarations tonitruantes de la Corée du Nord sont sirépétitives qu'elles sont parfois prévisibles, semble-t-il. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, les dernières mises en garde de Pyongyang avaient déjà été annoncées, il y a quelques semaines, dans un article de presse...  

Récapitulons. Vendredi 5 avril, le régime nord-coréen a installé un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte est, laissant craindre un tir imminent, et averti que la sécurité des missions diplomatiques dans la capitale ne serait plus assurée à compter du 10 avril. En d'autres termes, la dictature dynastique de Kim Jong-un invite les diplomates étrangers à quitter les lieux, car une guerre pourrait éclater d'un jour à l'autre. Problème: ces déclarations avaient été prédites il y a trois semaines dans un article duJoongAng Daily, l'un des principaux quotidiens sud-coréens, comme le rappelle Max Fisher, observateur attentif de la péninsule et journaliste au Washington Post

Un plan en trois étapes

Dans son enquête, publiée le mois dernier, le journaliste citait un membre anonyme des services de renseignement de la Corée du sud: "Pyongyang recommandera aux missions diplomatiques étrangères d'évacuer leurs ressortissants étrangers", annonçait-il. Ce serait, selon ses dires, la deuxième phase d'un plan en trois étapes, destiné à tout faire pour que la péninsule coréenne semble se rapprocher de l'état de guerre... sans pour autant verser dans un conflit armé. Auparavant, prédisait la même source, "Pyongyang multipliera les déclarations menaçantes en direction du Sud afin de faire croire que la guerre est imminente". De fait, c'est ce qui s'est produit... 



Puisque l'agent sud-coréen a correctement prédit l'enchaînement des événements jusqu'à présent, qu'annonçait-il pour la suite? Rien de bon. Selon lui, la troisième étape -celle qui reste à venir, si on le considère comme une source crédible- prendra la forme d'un "attentat terroriste contre un édifice public dans le Sud, tel qu'un aéroport, ou une attaque armée comme celle menée contre le Cheonan". 
Le Cheonan est une corvette de la marine sud-coréenne, dont le naufrage, en 2006, a provoqué la mort de 46 marins. Séoul accuse Pyongyang, de manière convaincante, d'avoir torpillé le bâtiment depuis un sous-marin. 
Faut-il craindre que la prophétie se réalisera? Difficile à dire. Nos confrères de Séoul ont parfois tendance à dramatiser les très rares informations fiables venues du Nord. Selon l'auteur de l'article déjà cité, Kim Jong-un aurait échappé, l'an dernier, à une tentative d'assassinat - une information capitale, si elle est exacte, mais qui n'est pas corroborée. 
Pour autant, l'action terroriste est un modus operandi largement éprouvé par le régime nord-coréen, l'un des plus isolés de la planète. Outre des dizaines de kidnappings menés au Japon et ailleurs, Pyongyang est parvenu à décapiter, en 1983, le cortège présidentiel sud-coréen, lors d'une visite officielle en Birmanie. Quatre ans plus tard, peu avant les Jeux olympiques de Séoul, unBoeing sud-coréen explose en vol avec 115 personnes à bord... Pyongyang nie, sans convaincre, toute participation à ces actions. 
Si le leadership nord-coréen était un animal, il serait un loup affamé, errant dans la forêt. Le loup est traqué. Il a faim. Et il sait que sa survie est en jeu... Une guerre ouverte serait suicidaire de la part de Pyongyang. Mais personne ne peut exclure une action terroriste ou, a minima, un tir symbolique de missile. De la part du jeune leader nord-coréen, ce serait sans doute la manière la moins risquée d'imposer son autorité au sein du régime. 
L'avenir dira si l'espion sud-coréen a vu juste... A l'aéroport comme dans les principaux lieux publics de Séoul, aucune mesure de sécurité particulière n'est visible.


Source : l'Express

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